(475)                        SOUS LE RÈGNE DE CHARLES VI.                           235
à ces lettres le seel de la dicte prevosté de Paris, et fu fait et passé l'an de grace mil cccc et huit, le mardi unze jours du mois de septembre.
Sic signatum : N. le Munier. J. Piece.
Collacio facta est cum originali.
(Bibl. Nat., Dép. des mss., Collection Moreau, 1161, fol. 351 v°.)
XXVII.
i4o8, 24 décembçe.
TESTAMENT DB EUDE LA PIS D'OE, FEMME DE JACQUES L'EMPEREUR, ÉCHANSON DU ROI.
Eude la Pis d'Oe épousa en premières noces Guillaume de Sens, président au Par­lement de Paris; elle en eut trois filles: Marguerite de Sens, mariée à Guillaume d'Arbouville, chambellan du roi; Jeanne de Sens, dont le mari, Guillaume de Vitry, notaire et secrétaire du roi, décéda de 1407 à i4og, et Catherine de Sens, qui était encore mineure en i4io. Eude la Pis d'Oe, leur mère, restée veuve le 11 avril i4oo, contracta une nouvelle union avec Jacques l'Empereur, échanson du roi, et plus tard garde de son épargne et de ses joyaux. Au moment de ce ma­riage, elle pouvait disposer, paraît-il, d'environ 1,600 livres de rente et de 13,ooo à 14,ooo francs en biens meubles formant sa propriété et celle de sa fille Catherine.
Jacques l'Empereur, qui ne possédait qu'une très modique fortune, sut mettre à profit son départ pour une expédition lointaine, et agit si habilement que les deux époux se firent donation re'ciproque de leurs biens. Après la mort d'Eude la Pis d'Oe, sa succession fut l'objet d'un litige entre les enfanîs de son premier mariage et Jacques l'Empereur; les filles de Guillaume de Sens, d'une part, atta­quèrent ia donation et prétendirent qu'elle avait été extorquée à leur mère par la violence; d'autre part, Jacques l'Empereur réclama comme devant lui revenir les conquêtes de la succession. Le Parlement, par arrêt du 12 juillet 14 io, accueillit la revendication des héritiers d'Eude la Pis d'Oe, et les maintint en possession de la moitié des conquêts immeubles (Arch. Nat., x1457, fol. 149 r°)-
A tous ceuls qui ces presentes lettres verront, Pierre des Essars, chevalier, conseillier, maistre d'ostel du roy nostre sire et garde de la prevosté de Paris, salut. Savoir faisons que par devant Jehan de la
3o.